Endométriose et ostéopathie : définition, symptômes et traitement
En France l'endométriose touche 1 femme sur 10. Cette maladie gynécologique inflammatoire chronique est encore mal connue et beaucoup de femmes souffrent sans doute dans le silence par manque d'informations sur cette pathologie. C'est aussi la première cause d'infertilité féminine en France.
Elodie Le Goff, ostéopathe à Versailles, vous informe sur l’endométriose, les symptômes de la maladie ainsi que les méthodes de prise en charge et la place de l'ostéopathie pour réduire les douleurs qui en découlent.
Comprendre l'endométriose : qu'est-ce que c'est ? D'où ça vient ? Pourquoi ça fait mal ?
L'endométriose se caractérise par la présence anormale de tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l'utérus. Elle peut apparaître dès les premières règles et durer jusqu’à la ménopause.
Physiologiquement, l'endomètre se développe à l'intérieur de l'utérus chaque mois en préparation à une éventuelle grossesse, et si la fécondation n’intervient pas, il est par la suite éliminé à la fin de chaque cycle sous forme de menstruations. Le développement de cet endomètre présent dans l’utérus peut entraîner quelques tiraillements, mais pas de douleur.
Chez les femmes atteintes d'endométriose, certaines cellules de l'endomètre migrent en dehors de l'utérus et se déposent sur d'autres organes de l'abdomen où elles provoquent une inflammation et la formation de tissu cicatriciel. Ces cellules ont les mêmes caractéristiques que celle de l'endomètre. Elles sont donc sensibles aux hormones féminines : à chaque cycle menstruel, elles se développent et saignent.
On distingue plusieurs formes de l'endométriose :
L’endométriose superficielle qui désigne la présence de tissus endométriaux localisés à la surface du péritoine pelvien.
L’endométriose ovarienne désigne la présence d’endomètre au niveau de l’ovaire, constituant un kyste endométriosique, caractérisé par son contenu liquide couleur chocolat.
L’endométriose profonde correspond aux lésions qui s’infiltrent en profondeur à plus de 5 mm sous la surface du péritoine. Par extension, cette définition correspond à la présence de lésions touchant les organes présents dans l’abdomen et le pelvis comme le vagin, la vessie, l’uretère ou le tube digestif.
Il existe également des formes d’endométriose extra pelvienne au niveau des poumons ou du diaphragme notamment.
Environ 30 % des femmes atteintes par l’endométriose souffrent également d’adénomyose qui se caractérise par l’infiltration de cellules de l’endomètre dans la paroi musculaire de l’utérus.
L'endométriose ne se développent pas de la même façon d'une femme à l'autre : les lésions ne sont pas localisées aux mêmes endroits et elles peuvent toucher plusieurs organes chez une même femme. Il est important de savoir qu'il n'y a pas de corrélation entre les symptômes et la sévérité de la maladie : une seule lésion peut provoquer plus de symptômes que plusieurs lésions.
Les symptômes de l’endométriose et les répercussions quotidiennes de la douleur chronique
Le symptôme le plus courant de l’endométriose est la douleur. Généralement, les douleurs sont situées dans toute la région pelvienne, mais aussi dans la région lombaire et dans l’abdomen.
Les symptômes les plus courants sont des règles douloureuses (dysménorrhées), des douleurs pendant ou après les rapports sexuels (dyspareunies) ainsi que des douleurs chroniques dans le bassin et les lombaires.
En cas d’adénomyose, on observe également des règles très abondantes (ménorragie) et, entre les règles, des saignements qui durent parfois plus de 7 jours (métrorragie). L’adénomyose a pour conséquence d’augmenter la douleur et le risque d’infertilité.
Quelle que soit leur intensité ou leur récurrence, les douleurs de l’endométriose sont souvent fortes et s’accentuent au fur et à mesure des années. Elles peuvent également engendrer une fatigue chronique, des migraines, des troubles du sommeil, de l'anxiété et des symptômes de dépression. Tout cela provoque d’importantes répercussions sur la qualité de vie des femmes qui en souffrent au niveau social et professionnel.
Il existe d’autres symptômes, plus rares, qui peuvent accompagner les douleurs :
En cas de lésions dans la vessie et autour de l'urètre, on peut trouver des douleurs pendant la miction (dysurie), une envie fréquente d’uriner (pollakiurie) et du sang dans les urines (hématurie).
En cas de lésions sur le système digestif, on peut trouver des douleurs lors de la défécation (dyschésie), des ballonnements, des nausées, des troubles du transit (diarrhée, constipation ou alternance des deux) et la présence de sang dans les selles (rectorragies). Un ou plusieurs de ces symptômes peuvent également correspondre à des troubles intestinaux chroniques comme le syndrome de l'intestin irritable (SII), la maladie cœliaque, ou encore la colonisation bactérienne chronique de l'intestin grêle (CBCG).
Dans certains cas, les douleurs sont constantes. Pour d’autres femmes, les douleurs surviennent surtout au moment des règles. Dans tous les cas de figures, les douleurs de l’endométriose sont récurrentes et notables. Les symptômes s’atténuent souvent après la ménopause, mais pas toujours.
Diagnostic et traitement : comment soulager l’endométriose avec l’ostéopathie ?
Le diagnostic d’endométriose est souvent long en raison de la diversité des symptômes et il fait suite à divers examens. Les premiers examens réalisés sont une échographie abdomino-pelvienne, puis si nécessaire une IRM afin de visualiser les lésions de l’endométriose. D’autres examens peuvent être nécessaire si les premiers examens ne sont pas concluants, en cas de suspicion d’une atteinte digestive, urinaire ou lorsqu’un bilan de fertilité est réalisé.
Aucun traitement ne guérit la maladie et des symptômes de l’endométriose peuvent parfois réapparaître après l’arrêt de la thérapie. Plusieurs médicaments sont souvent utilisés pour soulager la douleur y compris les médicaments hormonaux et les méthodes contraceptives. Ces méthodes ne conviennent pas forcément aux personnes qui veulent tomber enceintes car ils entraînent des répercussions sur l’ovulation. L’étendue de la maladie peut rendre nécessaire une chirurgie laparoscopique qui permet d’éliminer les lésions, amas de tissus et tissus cicatriciels associés à l’endométriose et aider à réduire les symptômes douloureux et à accroître le taux de grossesse.
L’ostéopathie peut aider à diminuer les douleurs et améliorer votre qualité de vie en travaillant sur différents points. La démarche de l’ostéopathe se fonde sur la prise en compte de l’existence d’interrelations entre les différents systèmes du corps. Les organes et tissus sont en relation proche ou lointaine par des liens mécaniques (articulations, insertions musculaires ou ligamentaires), neurologiques et vasculaires.
Dans la zone abdomino-pelvienne, on retrouvera une hypertonie d’un ou plusieurs muscles, y compris les muscles lisses présent dans les parois des différents organes. Cette contraction musculaire permanente et involontaire peut conduire à une altération des propriétés de viscoélasticité des ligaments et fascias des organes abdomino-pelviens qui perdent souplesse et capacité de déformation. Les mobilisations viscérales ont également pour conséquences de réduire l’inflammation en agissant sur le phénomène de congestion et en favorisant une meilleure circulation veineuse et lymphatique.
L’ensemble de ces modifications tissulaires peut également entraîner des perturbations ostéoarticulaires. En effet, l’augmentation des contraintes exercées peut perturber les mobilités articulaires. Cela s’exprimera par des blocages articulaires dans les lombaires, le bassin ainsi que les tensions dans les muscles du caisson abdominal et du plancher pelvien.
Votre ostéopathe, Elodie Le Goff, vous reçoit dans son cabinet situé à Versailles, proche de Viroflay et Vélizy-Villacoublay, n'hésitez pas à prendre rendez-vous directement en ligne.